Résumé
Lors d’une résidence au centre Sagamie en 2006, j’ai réalisé Autoportrait avec noeuds, photographie numérique sur laquelle on retrouve une abondance de nœuds de cordage rejetés par la mer. Depuis, j'ai poursuivi ce travail d'accumulation et réalise un ensemble de dessins regroupés sous le titre : Défaire ses liens ou rattacher les cordes rompues.
Le nœud est pour moi une métaphore de la continuelle déformation de nos repères avec lesquels il nous faut conjuguer. D’ailleurs, le nœud m’apparaît porteur à la fois des notions opposées de souplesse et de rigidité. Il est lié à notre volonté de saisir notre environnement, volonté qui cherche à faire tenir ensemble les objets comme les idées sans pouvoir en mesurer tous les tenants et aboutissants. Il évoque aussi les liens sociaux car il crée des ensembles de réseaux, thème qui revient de manière récurrente dans mon travail, en mettant l’individu au cœur de l’idée de complexité dans son rapport à ce qui l’entoure. D’ailleurs, en psychanalyse, Lacan utilise l’image du nœud borroméen comme structure afin de définir les trois dimensions à la base de ses recherches : l’imaginaire, le symbolique et le réel.
