Diffusion
2005, Manif d'art 3, Québec, commissaires : Patrice Loubier et André-Louis Paré
Résumé
Si le projet initial de Caroline Gagné – percer un trou dans le mur du Mail Centre-Ville pour inviter les oiseaux à y circuler librement – n’a pu être réalisé en raison de contraintes administratives, l’artiste a néanmoins réussi à y introduire leur chant.
Ce qui accueillait le visiteur, pour peu qu’il prêtait l’oreille, c’est en effet de sporadiques cris d’oiseaux diffusés dans le corridor des Façades de la Gare, enregistrés par l’artiste dans les environs du quartier Saint-Roch. En levant la tête, l’on pouvait remarquer en haut d’un mur un trou et un perchoir, objets banals en soi mais que leur présence inusitée en ces lieux suffisait à rendre insolites. L’œuvre recoupe ainsi l’intérêt de l’artiste pour les anomalies parfois minimes qui perturbent les systèmes régissant notre existence. S’insérant tel un exergue qui substitue des sons de la natures à ceux de la civilisation (entendre : la radio ou la Musak...), l’intervention discrète de Caroline Gagné annonçait certains thèmes moteurs de la Manif d’art 3 : l’occupation discrète mais affirmée de l’espace public, l’intrusion subtile de la nature dans un espace intérieur régulé, mais la volonté aussi de surprendre le chaland pour faire de lui, inopinément un témoins de l’événement.
- Patrice Loubier
